Dans ces tableaux récents, l’on sent ce mouvement, ce désir si fort de se fondre dans le paysage, de le sublimer de cette lumière. Un arrière-plan ouateux, une brume, une gaze posée en toile de fond fait surgir plus net encore le sujet.

Là, à cet endroit, la proportion s’est inversée: la ligne d’horizon, celle incertaine du pôle, a cédé l’essentiel de la toile au ciel désormais. L’horizontalité des sols et tapis de feuilles du début a laissé place à la verticalité de ces arbres qui, presque nus parfois, grimpent vers le ciel. Bien haut ils se parent à nouveau de matière et des couleurs vives du printemps. Ces feuillages touffus d’en haut répondent à l’humus, terre fertile d’en bas.

Entre deux ce fil, encore: devenu tronc il fait toujours lien. Entre deux, la cabane n’est jamais loin, refuge de l’intérieur depuis lequel le peintre peut s’ouvrir à tant d’espace, tant de lumière. Lumière devenue paillettes scintillant sur la toile. Et la terre, toujours, garde l’empreinte de chacun de ses pas, la trace des sillons anciens et nouveaux qui dessinent la carte sensible de l’artiste

                                                              Virginie Galas