Noémi Adda a sans doute trouvé dans ces paysages vallonnés de la Drôme le substrat qui lui permet d’exprimer son ressenti devant la nature... Comme s’il s’agissait de retrouvailles, d’évidence, une adéquation entre ce lieu et l’endroit où son inspiration se matérialise. Dans sa quête Noémi part de l’émotion que lui procure une lumière, un arbre ou un bosquet, l’inclinaison d’une ombre, un paysage à une certaine heure de la journée ou d’une saison, le silence qu’il inspire.... Restituer et nous faire partager cette impression est au cœur de sa démarche.

C’est la qualité même de sa peinture de nous transmettre ce sentiment. Elle y parvient si bien que nous ressentons vivement l’inspiration qu’elle y a trouvée: liée à la réverbération de la lumière sur le pourpre des bourgeons dans une journée froide et ensoleillée de février, ou l’inclinaison des rayons lumineux sur une clairière dans un versant d’ubac au milieu de l’après-midi, la matière poudreuse d’une frondaison l’été ou la falaise calcaire aiguisée par une lumière froide. C’est un travail sensible, qui convoque devant nous un accord  parfait entre forme et couleur, espace et lumière.

Chez Noémi ce sont des touches abstraites qui construisent le paysage, dans une vibration chromatique et lumineuse qui unifie chaque plan.

On peut parler ici de beauté et de justesse, de vérité d’un paysage saisi à la fois dans un moment et dans sa quintessence. Le paysage n’est pas figé il n’est pas photographié, mais plutôt induit une sensation, une dynamique, il devient présent, on peut s’y projeter, s’y promener à l’intérieur et ainsi rentrer en communion avec la nature. Le peintre comme le poète peuvent capter ces instants éphémères, où la peinture est susceptible de déclencher l’émotion et nous offrir une part de vérité.


                                                                                                         Myriam et Philippe Bentley

​

​